Dans Giant, Mikaël avait raconté avec talent et des accents mélodramatiques autant que sociaux l'univers des ouvriers bâtisseurs de gratte-ciel à New York, des immigrés séparés de leur famille restée en Europe. Ce nouveau cycle est en pleine continuité, mais le récit est situé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et les héros font le voyage en sens inverse. Les immigrés sont devenus les soldats de la Libération, affrontant leurs cousins - au sens propre - nazis. Le petit Altenberg, noyé dans la Grosse Pomme, orphelin, cireur de souliers, gangster, G.I., offre un condensé de destins qui ont fait la mythologie de l'Amérique des années 1930, au cinéma et en littérature. C'est aussi une réflexion sur l'identité et l'amitié. Comme dans Giant, l'auteur déploie un vrai talent graphique.