Paris, juillet 1942. Un jeune étudiant provincial est prêt à quitter Paris pour rejoindre la Gironde et la maison familiale. Sa valise est presque bouclée et la chambre est rangée. Mais la visite d'un camarade de classe, d'ordinaire distant, va tout changer. Le jeune homme se voit proposer une mission : une rafle va avoir lieu, ici, à Paris, contre les juifs. Il faut agir. La marche à suivre semble simple. Pourquoi refuser ? Il ne peut pas ne pas agir contre cette rafle commanditée par les forces d'occupation et la police française. Il ne peut pas ne pas lutter contre les arrestations massives des Juifs de la capitale. Mettre à l'abri, ce 16 juillet 1942, le maximum de femmes et d'enfants juifs (les hommes sont tous, déjà, dans des camps) ; les convaincre d'arracher l'étoile jaune ; les faire passer, avec lui, sur la rive gauche : simplement passer le cap des guichets du Louvre. Ses vacances attendront, quelques heures encore, après la " Rafle du Vel' d'Hiv ". Ils furent cinquante à tenter d'enrayer le processus ignoble. Que chacun en sauve " au moins un " aurait déjà constitué une victoire. Mais comment agir quand on est solitaire et idéaliste ? Comment convaincre un inconnu de vous suivre quand seul l'ennemi inspire confiance, quand les jeux sont faussés ? Comment aborder quelqu'un dans la rue quand on est timide et qu'on rougit sous le regard des femmes ? Roger Boussinot a attendu plus de vingt ans avant de pouvoir livrer ce témoignage, avant de reconstituer " le miroir brisé " qu'était devenue sa mémoire, après ce 16 juillet 1942. Un récit poignant qui dénonce en toute humilité l'un des épisodes les plus honteux et les plus longtemps tus de l'histoire de la France occupée.